Depuis 2013, les pronostiques prometteurs se multiplient quant au potentiel des objets connectés. D’après le cabinet de recherche IDC, spécialisé dans les analyses de marché des nouvelles technologies, ils représenteront un marché de 1 700 milliards de dollars d’ici 2020.
Petit tour d’horizon de ce que sont les objets connectés.
Définition
Les objets connectés sont, comme leur nom le laisse paraître, des objets du quotidien qui intègrent des nouvelles technologies et sont connectés à internet, généralement par une technologie sans fil comme le Wi-Fi ou le Bluetooth. Ces objets sont identifiés de manière précise et unique sur le réseau et permettent de collecter, traiter, diffuser et stocker des données.
De par cette constitution en réseau, on parle aussi d’internet des objets, ou Internet of Things en anglais, abrévié IoT.
Au commencement
On peut citer le Nabaztag comme l’un des pionniers des objets connectés. Ce petit lapin robotique a été créé en 2005 par la société française Violet et est parfois utilisé comme symbole des objets connectés. Le principe était simple : avoir un compagnon relié à internet pour lire ses emails, délivrer des rapports météo ou signaler l’arrivée d’un email par un mouvement d’oreilles ou un changement de couleur. Le Nabaztag était également accompagné d’autres objets connexes utilisant entre autre la technologie RFID (Radio Frequency IDentification) qui permettaient de stocker des informations numériques dans des objets.
Plus axé sur la domotique, le géant sud-coréen Samsung a toujours été un précurseur des objets du futur. En 2009, sa branche Raemian, spécialisée dans la conception d’appartements, exhibait déjà son projet E-cubic : capteurs dans la salle de bain pour vérifier la bonne santé de l’habitant et recommander un régime adapté, réfrigérateur intelligent qui tient à jour l’état de fraîcheur de son contenu, omniprésence d’écrans tactiles et bien d’autres fonctionnalités connectées.
Pour quoi faire ?
Depuis le Nabaztag, et notamment grâce au développement des smartphones et des technologies associés, les objets connectés se sont diversifiés et adaptés de manières à se fondre de plus en plus à la vie courante.
Les applications sont variées mais l’idée reste toujours la même : utiliser les technologies à disposition pour rendre la vie de l’utilisateur plus facile. On arrive ainsi à des réveils qui enregistrent et prennent compte des rythmes de sommeil, à des montres de courses cardiofréquencemètres, des réfrigérateurs qui intègrent et synchronisent en ligne des listes de courses ou des balances de cuisines qui calculent les calories.
Domaines d’application
Généralement conçus pour simplifier le quotidien, on retrouve des objets connectés pour :
- Le sport
- La surveillance des bébés et des enfants
- La santé
- La maison, la domotique
- Les animaux domestiques
En pratique, les types d’objets les plus répandues se retrouvent dans les catégories suivantes :
- Systèmes de surveillance
- Portes clefs
- Éclairage
- Ustensiles de cuisine
- Montres
- Vêtements
À noter que ces deux derniers sont de plus référés dans les médias par l’appellation « weareable », mot anglais pour désigner ce qui peut être porté sur soi. Ce sont typiquement des pièces de prêts à porter qui intègrent des nouvelles technologies comme des capteurs ou une connexion internet.
Les plus populaires du moment sont les montres connectées, appelées aussi montres intelligentes ou smartwatch, comme la fameuse Apple Watch lancée au printemps dernier.
Pas seulement pour le consommateurs
Les objets connectés qui améliorent la vie quotidienne du consommateur ne sont que la face visible de ce marché. Bien souvent, on oublie toutes les possibilités qu’offrent les objets connectés sur le marché B2B : amélioration de la productivité dans les usine de fabrication, meilleure mesure et calcul des risques, gestion des ressources ou encore de nouveaux outils de communications, autant d’aspects qui peuvent aider les entreprises à prospérer grâce à l’application des nouvelles technologies.
L’agence ABI Research prévoit un marché B2B de 5,4 Milliards de dollars pour 2020, soit une croissance de 450% par rapport à 2014.
Où en sont le Canada et la France ?
Bien que le géant américain Cisco considérait l »Allemagne et Israël comme les leaders de l’internet des objets, on retrouve fréquemment cités les États-Unis avec la Silicon Valley biensûr, la Corée du Sud et le Japon sans surprise. La France développe de plus en plus de projets liés aux objets connectés et n’est pas en reste de think tanks et vient d’inaugurer la Cité de l’objet connecté. L’internet des objets semble de plus être un pari gagnant pour l’exportation puisque le fabriquant d’objets connectés Withings figure 4ème au classement des produits français les mieux exportés à l’étranger avec 90% des ventes hors France dans plus de 40 pays.
Et après?
Le développement des objets connectés évolue sans cesse, repoussant toujours un peu plus loin les limites des technologies à disposition. Le projet le plus ambitieux et le plus attendu est sans doute celui des lunettes à réalité augmentée, en développement chez Google (les fameuses Google Glasses) mais aussi chez Microsoft. Cet objet permettra de superposer à la vision de la réalité des éléments numériques connectés à internet : lecture d’emails, de pages web ou d’applications.
On peut s’attendre également à des objets de plus en plus avancés en biométrie, une perspective intéressante pour le secteur de la santé, la e-santé, mais qui présente également des risques et de nouveaux enjeux législatifs.
Le quantified self et les problèmes d’éthique
Le développement des objets connectés à vu naître le concept de quantified self, littéralement « soi quantifié » qui consiste à vouloir mettre sa vie en données : nombre de pas et de kilomètre parcourus par jours, calories consommées et heures de sommeil n’en sont que des exemples.
Lorsque les données restent dans le cadre privé, rien de mal à vouloir tracker ses performances. L’ambiguïté est alors dans l’aspect connecté de ces objets : quid du traitement des données? On voit ainsi fleurir des articles inquiets traitant de la possibilité que ces données soient à terme utilisées par les banques et les compagnies d’assurances, donnant lieu à une nouvelle forme de discrimination et de phénomène sociétal.
En France, la CNIL, Commission nationale de l’informatique et des libertés, travaille activement sur la question depuis ces dernières années et reste toujours au plus près des avancées du marché.
Comme pour tous les aspects du web de demain, les objets connectés posent également le problème du traitement de la masse des données générée avec les enjeux du big data.
Pour en savoir plus
L’internet des objets expliqué en 60 secondes par Orange
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Quelques sélections des objets connectés les plus récents, des plus populaires aux plus visionnaires, en passant par certains plus surprenants
Découvrez également cet article très complet et d’un point de vu québécois par Le Soleil