Après plus de 18 mois de travail et malgré la pandémie, le Consortium québécois en transformation numérique et cybersécurité (CQTNC) a officiellement vu le jour le 8 février 2021. Ce nouveau pôle d’innovation, composé de quatre entreprises canadiennes en partenariat avec la Région Grand Est en France, est historique. Elle met la table pour des relations de confiance et de collaboration dans un contexte mondial de transformation numérique.
Pour mieux comprendre l’envergure d’une telle association, Olivier Perrin, président de Becoming Elsewhere et conseiller spécial en innovation et partenariats internationaux à In-Sec-M, répond à nos questions.
In-Sec-M : Qu’est-ce qui a mené à cette entente ?
OP : Deux objectifs principaux. Le premier était d’aider la Région Grand Est, deuxième région industrielle de France, à se transformer. Elle compte 5,5 millions d’habitants et cinq villes de la taille de Gatineau. Le deuxième objectif était de créer une organisation pour attirer des compétences extérieures rares et ainsi rassembler des partenaires, de domaines complémentaires, afin de créer une nouvelle expertise. Le CQTNC, c’est une initiative ambitieuse pour attirer progressivement des compétences mondiales dans une région qui n’est pas dans une position de leader mais qui souhaite réunir les conditions pour le devenir.
Déjà, la somme des quatre leaders (Mantle, Edilex, PM Scada Cyber Defense et Drakkar Digital) équivaut à 3500 employés, dans des secteurs variés comme la transformation numérique, le block chain, legal tech et la cybersécurité. Nous développons des compétences hybrides, alliant les mentalités européenne et nord-américaine. Ainsi, nous pourrons développer des compétences hybrides, alliant les mentalités européenne et nord-américaine. D’autant plus que les attaques sont mondialisées et complexes.
In-Sec-M : L’idée d’un tel groupement d’intérêt économique a germé il y a bien longtemps…
OP : La création du Consortium, c’est une aventure collective, une aventure humaine. Il faut oser travailler sur des temps longs. J’ai quitté la France il y a 15 ans. Dans cet espace-temps, il y a eu un alignement extraordinaire du politique dans cette région et une compréhension, ici au Québec, de nouvelles manières d’aller chercher des marchés à l’international. Malgré la COVID, nous avons réussi notre pari.
Concrètement, les 18 derniers mois ont permis de prendre le temps de concevoir ce Consortium. Maintenant que le protocole est signé, nous commençons à lancer l’opérationnalisation, des créations juridiques en France aux premières rencontres de l’écosystème. Puis, nous allons aller de l’avant avec notre double objectif véritable, soit de construire une offre suffisamment exhaustive et novatrice pour aider les entreprises locales dans leur transformation, et créer des emplois.
In-Sec-M : Quels sont les projets à venir ?
OP : Il y a beaucoup à faire ! Ce n’est que le début. Nous allons avancer humblement vers les prochaines étapes pour démontrer nos intentions positives et notre volonté de s’inscrire dans la durée. Cette grappe autour du web de confiance, des technologies de la santé et de la cybersécurité dans la Région Grand Est pourrait devenir, à terme, une cousine de la grappe In-Sec-M.
Nous souhaitons échanger sur les meilleures pratiques et développer localement des savoir-faire pouvant attirer des partenaires européens, dont les pays frontaliers comme le Luxembourg, la Belgique, l’Allemagne et la Suisse. Enfin, nous voulons aussi aider les jeunes et les moins jeunes, à développer leur potentiel et à avoir un salaire décent, avec diplôme ou non, grâce à ces nouveaux métiers.
Il faut renverser les mentalités et arrêter de penser que si on n’est pas leader aujourd’hui, on ne pourra jamais l’être. Pourquoi ne pas construire les étapes pour le devenir un jour? Gatineau a réussi à se positionner comme chef de file dans le domaine de la cybersécurité et de la transformation numérique au Québec. In-Sec-M en témoigne et se distingue en œuvrant pour un écosystème de confiance.
Source : https://insecm.ca/consortium-quebecois-en-transformation-numerique-et-cybersecurite-une-entente-officielle%E2%80%89/